2010 Transgresser le genre

Mercredi 20 janvier 2010
Journée d’études EFiGiES
« Transgresser le genre : enjeux et (re)configurations »

Avec le soutien de l’Institut Émilie du Châtelet (Région Île-de-France / Muséum National d’Histoire Naturelle) et de l’Association Nationale des Études Féministes (ANEF).

PROGRAMME :

9h30 Accueil des participant-e-s, café
9h50 – 10h Introduction de la journée d’étude
10h-12h : « Enjeux dans la subversion de l’ordre binaire »
Emmanuelle Beaubatie : « Les normes sociales de genre à l’épreuve du transgenre : résistances et appropriations »
Léo Perier : « Résister ou se conformer ? Pratiques de passing chez les trans FTM »
Anaïs Bohuon : « Le contrôle de féminité des sportives : appareil de répression et transgression des normes de genre »
Discussion

Déjeuner-buffet (offert) préparé par « Aux saveurs de Yénéka » à La Coopérative

13h30-15h30 : « La capacité d’agir et ses limites »
 Laure Flandrin : « Les représentations culturelles comiques des transgressions de genre : le rire comme modalité expressive symbolique du rappel à l’ordre sexué »
• Clotilde Lebas : « Utiliser la force physique quand on naît femme : une transgression de genre ? »
 Elsa Devienne : « ‘Muscle Beach’ et le débat sur la confusion des genres (1940-1965) »
Discussion

16h-17h30 : « Do it yourself : résistances et réappropriations collectives »
 Edith Gaillard : « Habiter de l’autre côté ou comment ‘dépasser’ le genre »
 Manon Labry : « Éléments de réflexion autour de l’élaboration d’un contrediscours médiatique: le cas des Riot Grrrls »
Discussion

17h30–18h : Conclusion de la journée d’étude

À partir de 19h : Soirée festive à La Générale (entrée libre, restauration sur place possible)
* 19h-21h : Stand DIY de t-shirts féministes
* 20h : Projection-débat du documentaire « L’ordre des mots » en présence de Cynthia Arra (réalisatrice), Vincent He-Say et (sous réserve) Carine Bœuf.
* 21h30 : Dance floor féministe avec DJ Chépère Gouine, DJ Robot Magique et la playlist de Nelly Trumel

Lieux :
Site POUCHET : Salle des conférences, 59 rue Pouchet, Paris 17ème (M° : Guy Moquet / Brochant, Bus 66 : La Jonquière)
LA COOPÉRATIVE : 7 rue Lagille, Paris 18ème (M° : Porte de St Ouen / Guy Moquet)
LA GÉNÉRALE : 14 avenue Parmentier, Paris 11ème (M° : Voltaire)

APPEL À COMMUNICATIONS :

Organisée par l’association EFiGiES, cette journée d’étude se tiendra en janvier 2010 à Paris (le lieu et la date seront précisés ultérieurement). Elle propose de donner la parole à de jeunes chercheur.e.s (étudiant·e·s en masters, doctorant·e·s, post-doctorant·e·s) pour esquisser un aperçu des recherches en cours sur les questions de transgression des normes de genre.

De nouvelles manières de penser les frontières du genre et d’appréhender les modes de transgression des normes sexuées apparaissent aujourd’hui mais manquent encore de visibilité dans la recherche actuelle. Cette journée d’étude sera l’occasion de les présenter et de les mettre en débat par le biais de perspectives interdisciplinaires et internationales.
C’est parce que le genre fait loi que l’on peut parler de transgressions de genre. La transgression, acte interdit – tant du point de vue matériel que symbolique – suscite réactions et sanctions, dont les modalités peuvent être diverses (négation, invisibilisation, exclusion, répression). Pensant la transgression comme une thématique au carrefour de la norme et de la subversion/du changement, il s’agira de comprendre son inscription temporelle, sa matérialisation dans les corps, et sa réception dans l’espace social et politique.

La journée d’études se déclinera autour de deux axes :

1. L’art et la manière de transgresser
Les frontières posées par le genre ne sont pas figées et leur transgression participe de leur (re)définition dans le temps et l’espace. Qui exprime une volonté de s’affranchir des frontières sexuées ? Quand, où, comment et pourquoi ? A titre indicatif, il est possible de distinguer un certain nombre de dimensions selon lesquelles une transgression peut s’opérer : individuellement (par exemple, par un comportement sexuel déstabilisant les normes) ou collectivement (notamment par les luttes féministes qui remettent en cause la répartition hiérarchique des rôles sociaux) ; volontairement ou non ; en pratique et/ou en théorie ; au sein de l’espace privé ou de l’espace public.
L’analyse des transgressions de genre devra être reliée à leurs conditions d’expression et de réalisation : transgresse-t-on de la même façon – et les mêmes interdits – selon les époques, les milieux sociaux et aires géographiques, selon son appartenance au groupe des femmes ou à celui des hommes ?
Se pose aussi ici la question des représentations, entendues à la fois comme lieux de transgression des représentations normatives (subversions féministes ou queer, par exemple, qui visent à déconstruire des rapports de pouvoir et des identités assignées), et comme outils de visibilité des transgressions de genre par celles et ceux qui en sont les actrices/acteurs : comment ces transgressions sont-elles représentées au cinéma, dans les média, l’art, la littérature… ?
Il ne s’agira pas de poser un simple constat d’inégalité mais de construire une analyse des controverses et polémiques, reflets des enjeux de la subversion de l’ordre de genre.

2. Répression et résistance(s)
La transgression constituant un acte interdit, elle expose celles et ceux qui en sont les actrices/acteurs à un rappel à l’ordre. Sous quelles formes se manifeste ce dernier ? Intervient-il différemment selon les époques et les formes de la transgression ? Sont attendues des contributions qui couvrent cette dimension et s’attachent aux actes et/ou aux discours sanctionnants (médias et traitement des transgressions, construction d’un appareil de répression juridique, politique, médical…).
Les stratégies développées pour résister à la normalisation de genre et à la banalisation des formes de transgressions seront également mises en lumière, qu’il s’agisse par exemple de la mise en place de collectifs et associations ou bien de contrediscours à la couverture médiatique des transgressions. On pourra notamment s’interroger sur les ruptures éventuellement induites, dans le temps et dans l’ordre de genre, par la persistance des transgressions en tant qu’actes et/ou symboles. En d’autres termes, explorer la force performative et d’action des transgressions dans un système patriarcal et binaire dominant.

À travers ces deux axes, on tentera de déterminer dans quelle mesure les regards portés par la jeune génération de chercheur.e.s sur les transgressions du genre contribuent, entre autres, à reconfigurer la pensée féministe.

Les propositions de communication (1 page) doivent être adressées au plus tard le 1er octobre 2009 à l’adresse : [email protected]

Comité d’organisation : Soline Blanchard, Magdalena Brand, Fanny Bugnon, Solenn Carof, Caroline Fayolle, Lola Gonzalez, Julie Guillot, Nora Natchkova