ARGU (Lyon)

Présentation :

L‘ARGU ou Atelier de Recherche sur le Genre et ses Usages est le deuxième atelier d’EFiGiES-Lyon avec comme objectif de rassembler des personnes faisant intervenir, ou cherchant à faire intervenir le « genre » comme un axe de leur(s) recherche(s).

Alors que les études de genre ont désormais acquis plus d’importance à l’université, qu’elles se sont en quelques sortes légitimées, les recherches actuelles dans ce domaine sont marquées par la multiplication des approches, des principes théoriques et méthodologiques, s’efforçant de penser un même objet d’étude dans des disciplines différentes. Si les études de genre se sont relativement institutionnalisées avec la mise en place de parcours balisés, de nombreuses questions demeurent.

Le genre est-il un paradigme, un concept, un postulat ? Est-ce un modèle théorique dans lequel on peut s’inscrire, une méthodologie ou un simple outil d’analyse ? Peut-on distinguer un emploi consensuel du terme « genre » ou sous-tend-il différentes acceptions ? Il peut être entendu comme le sexe social, ou selon un emploi différent ayant pour ambition d’expliquer les rapports sociaux de sexe ? Est-il pertinent d’opposer ces deux manières de faire ?

Ces principales interrogations constitueront le fil rouge pour les étudiant·e·s, doctorant·e·s et chercheur·e·s non-titulaires de cet atelier. Ils et elles sont engagé·e·s sur des terrains variés en plus d’avoir des positionnements épistémologiques différents. Pour le dire autrement, ces questions constitueront la toile de fond des axes d’études de l’atelier. Ceux-ci ne sont ni exhaustifs, ni définitifs :

  • La place des hommes et des masculinités dans les études de genre. Celles-ci apparaissent principalement centrées sur les femmes et les féminités, objet auquel la notion de genre reste souvent accolée. Si cela peut se comprendre historiquement, comment inclure les masculinités dans les études de genre ?
  • Interroger l’imbrication des rapports sociaux de sexe avec d’autres rapports sociaux. Des concepts comme consubstantialité, intersectionnalité, ou sérialité permettent de renouveler les approches et offrent de nouveaux outils problématiques, voire des champs de recherches. Comment nous situer par rapport à eux ? En quoi ces perspectives peuvent-elles être heuristiques ?
  • (Ré)interroger les relations entre dominant.e.s et dominé.e.s. Dans la lignée des propos de Judith Butler tenus lors de sa conférence à Lyon en 2010, l’intérêt sera de réfléchir sur la pertinence et lepoids des savoirs d’expérience dans les rapports de domination, dans la capacité d’agir. Il reviendra de penser les arrangements, résistances, décalages que les personnes mettent en œuvre comme alternatives au système de genre. Comment les penser ? Les dominé.e.s sont-ils-elles exclusivement vulnérables et impuissant.e.s ? Que peuvent nous apprendre les recherches dans le domaine du care par exemple ?
  • Ensuite, sera interrogée la place et les modalités de la réflexivité dans les travaux de recherche. Comment et en quoi la place du chercheur sur son terrain est vecteur de connaissance sur son objet de recherche? Comment se construisent les rapports entre l’enquêteur.e et les enquêté.e.s ? Le genre a-t-il son importance dans la relation d’enquête ? Le genre de l’enquêteur.e rend-il certains terrains impossibles/difficiles ?

Certains points seront abordés de manière privilégiée. Ils se préciseront communément avec l’ensemble des participant·e·s de l’atelier. L’ambition est ici, comme dans d’autres ateliers EFiGiES, de produire un savoir réinterrogé à partir de l’articulation des positionnements et des apports de chacun·e.

Le travail de connaissance ne sera ni un travail théorique “pur” (coupé de toute référence à un objet ou à une réalité dont il s’agit de rendre compte), ni de l’empirisme descriptif “pur” (faisant l’impasse sur l’indispensable effort d’élaboration théorique et de conceptualisation).

Organisation de l’atelier :

  • La forme habituelle de l’atelier sera :
  • Une réflexion autour d’un corpus de textes et/ou documents présentés à l’avance.
  • Une réflexion autour d’un ouvrage portant sur la question et faisant l’actualité éditoriale.
  • Une réflexion autour d’un « classique » de la question.
  • Une réflexion autour de la pensée d’un·e penseur·e féministe et/ou du système genre
  • Une présentation d’un aspect inédit des recherches de l’un.e des participant.e.s et mise en débat par un·e discutant·e.
  • Des séminaires seront organisés ponctuellement en plus des séances mensuelles. Un·e chercheur·e sera invité·e afin de parler de l’usage de la notion de genre dans ses recherches, et ce que cela permet de voir, de faire.
  • L’atelier donnera lieu à une journée d’études à la rentrée universitaire 2012-2013.

Coordination :

– Anthony Favier : doctorant en histoire, Université Lumière Lyon 2/LAHRA
– Mathieu Azcue : doctorant en sociologie, Université Lumière Lyon 2/Centre Max Weber
– Virginie Blum : doctorante en sociologie, Université Lumière Lyon 2/Centre Max Weber

Lieu et horaire:

Institut des Sciences de l’Homme, 14 avenue Berthelot Lyon 7ème, Tramway T2 arrêt Berthelot (la salle sera précisée dans le hall d’accueil)

Les séances, mensuelles, auront lieu le second jeudi du mois, de 18h à 20h.

Contact :

Pour plus de renseignements/informations : argu.efigieslyon[at]gmail[dot]com

Site Internet et programme :

http://efigies-ateliers.hypotheses.org/argu-lyon

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