Le site d’EFiGiES migre vers le carnet Hypothèse

Pour des raisons pratiques, EFiGiES a décidé de déplacer son site progressivement vers le carnet Hypothèse.

Les informations ne sont donc plus actualisées sur ce site, lequel sera fermé lorsque nous aurons fini le transfert des informations contenues sur le site vers le carnet.

Vous pouvez d’ores et déjà retrouver toutes les informations des ateliers EFiGiES sur le carnet.

Fin du financement du DIM « Genre, inégalités, discrimination » : exigeons un financement pérenne pour les études de genre !

Mercredi 14 décembre, la région Île de France a rendu publique sa décision d’arrêter de financer les études sur le genre et les discriminations dans le cadre des Domaines d’intérêt majeur (DIM). Les membres de l’association EFiGiES ne peuvent qu’exprimer leur inquiétude face à ce choix et aux perspectives laissées à ce champ d’études qui a par ailleurs été l’objet d’une forte offensive médiatique et politique ces dernières années.

Face aux attaques répétées contre une prétendue « théorie du genre », il apparaît aujourd’hui et dans un premier temps plus que nécessaire d’y répondre tant l’incompréhension qu’elles traduisent met en jeu l’avenir d’un champ dont la richesse et la nécessité ne devraient plus être à prouver.

Faut-il le rappeler, la théorie du genre n’existe pas. L’expression est employée par la presse et les bords politiques réactionnaires, à la suite de la Manif pour tous et de Vigi Gender, de façon extrémiste et mensongère pour dire leur refus d’une société en mouvement et progressiste. En effet, le terme « théorie » véhicule une stratégie politique déterminée couplée à un aspect idéologique qui ne siéent absolument pas à la réalité de ce qui se nomme en fait « études de genre », « études sur le genre » ou encore « études genre ».

L’objet premier des études de genre, champ largement interdisciplinaire et autonome, est l’étude des rapports sociaux entre les sexes. Laure Bereni le rappelle, « le champ des études sur le genre traverse de multiples disciplines, inclut des sous-champs de recherche variés et renvoie à des options méthodologiques et théoriques multiples. Il est traversé par des tensions, qui se traduisent parfois par de vives controverses, et il est en constante reconfiguration » . C’est l’objectif fondamental du champ qui apporte une certaine fédération : le genre en tant qu’outil et catégorie d’analyse permet de revoir les différences et la hiérarchie entre les hommes et les femmes jusque-là – et encore aujourd’hui – perçues par un déterminisme biologique aveuglant. Plus encore, le concept de genre permet de mettre en évidence qu’un rapport social est à l’origine de ce que l’on qualifiera d’homme ou femme, de masculin ou de féminin. Le genre est donc un « système qui produit une bipartition hiérarchisée » entre le masculin et le féminin « et les sexes renvoient aux groupes et catégories produites par ce système » (Bereni et al, 2012, p.10). Cet outil permet d’analyser les rapports de pouvoir qui s’ensuivent, ainsi que, dans une perspective intersectionnelle, les autres – de race et de classe – dans lesquels ils s’inscrivent.

Ainsi, contrairement à ce que ses détracteurs veulent faire croire – ou croient sincèrement du fait d’un manque d’information sur le sujet – les études de genre n’ont pas vocation à abolir les différences entre les sexes mais bien plutôt à lutter contre des stéréotypes discriminants à l’origine d’inégalités sociales criantes d’injustice. La richesse et l’originalité de leurs productions depuis une quarantaine d’années ont permis des avancées scientifiques sans précédent au sein des sciences humaines et sociales.

Après l’annonce de la région IDF, de nombreux médias ont relayé l’information concernant la fermeture du Domaine d’intérêt majeur (DIM) fléché genre en occultant certains aspects et enjeux qu’il nous paraît important de clarifier.

La région IDF finance tous les quatre ans des recherches entrant dans un dispositif de Domaines d’Intérêt Majeur (DIM). En 2006, avec le soutien actif de l’exécutif régional, l’Institut Emilie du Châtelet (IEC) avait été créé grâce aux financements régionaux issus de ces DIM. L’objectif du DIM étant d’être une aide à l’émergence de projets de recherche, les financements ne sont pas pérennes et ne peuvent pas être reconduits automatiquement au terme des quatre ans. L’IEC a pu recevoir des financements jusqu’à maintenant suite à son association en 2012 avec l’ARDIS (Alliance de recherche sur les discriminations), qui lui a permis de rester dans le dispositif DIM.

Privé de sa source de financement essentielle, l’IEC sera gravement amputé. Il était de fait la source presque exclusive de financements de recherche dédiés aux études de genre (financement de thèses et de post-doctorats), il a permis la traduction d’ouvrages majeurs qui n’étaient pas encore disponibles dans notre langue, a organisé de nombreuses manifestations scientifiques, et permis des échanges entre recherche et société civile à travers ses assises annuelles ainsi que les cafés de l’IEC. Le rôle joué par l’IEC, son apport et son bilan, sont sans équivalent.

La disparition de l’IEC est donc autant le résultat d’un choix politique visant spécifiquement les études de genre qu’une conséquence des modalités de financements de la recherche. Malheureusement, ces modes de financements se trouvent particulièrement inadaptés concernant les sciences humaines et sociales, d’autant plus pour des champs encore peu institutionnalisés comme les études de genre. Le modèle du kickstarter des DIM ne fonctionne que si les domaines de recherche sont certains de trouver des financements pérennes une fois « lancés ». Ce dispositif de court terme ne suffit pas à des domaines qui ont besoin d’un soutien actif et engagé de la part des pouvoirs publics pour exister. Soulignons que les DIM prennent place dans un contexte politique où la recherche générale est de plus en plus appelée à être rapidement rentable – en atteste la création de l’Agence nationale de la recherche (ANR) qui finance la recherche à coups de projets limités dans le temps et non plus sur une durée longue.

En outre, les capacités de financements privés des recherches sur le genre sont bien moindres que pour d’autres domaines (comme les thérapies génétiques qui font partie des nouveaux bénéficiaires des DIM). Les recherches sur le genre nécessitent un organisme pérenne qui puisse, comme l’IEC, financer des thèses, des journées d’études… Bien qu’elle progresse, l’institutionnalisation des études de genre reste balbutiante et fragile, de sorte qu’une réduction conséquente des financements de l’IEC leur porte un coup extrêmement grave. Elle a, de plus, lieu dans un contexte de difficultés budgétaires grandissantes pour les mouvements associatifs s’occupant des problématiques liées au genre, à l’image de la suppression des aides aux festivals de cinéma LGBT récemment dénoncée dans la région Auvergne Rhône-Alpes de Laurent Wauquiez.

Par conséquent, l’association EFiGiES dénonce le manque patent de financements pérennes pour la recherche en études de genre et appelle à maintenir la vigilance contre une instrumentalisation politique du champ visant à imposer une vision et un fonctionnement conservateurs de la société.

Nous signons l’appel lancé par des chercheur.e.s de l’université Paris 8 et vous invitons à le relayer largement. Nous appelons également à la mobilisation contre l’austérité dans la recherche.

Source bibliographique :
Bereni Laure, Chauvin Sébastien, Jaunait Alexandre, Revillard Anne, Introduction aux études sur le genre, Bruxelles, De Boeck Supérieur, 2012.

Appel à communication : Rapports sociaux de race, résistances et perspectives critiques

Prolongation de l’appel à communication jusqu’au 30 juillet 2015.

Depuis les militantes féministes et abolitionnistes noires du XIXe siècle (Sojourner Truth ou Mary Church Terrel), aux féministes noires lesbiennes des années 70 (Angela Davis, Combahee River Collective, Audre Lorde, entre autres), l’exigence située d’articuler la race au genre, à la sexualité et à la classe, a été le fait de voix minoritaires et réfractaires. À la différence des positionnements intersectionnels de nombreux collectifs locaux, le champ académique français s’est davantage intéressé à l’imbrication des rapports sociaux de classe et de genre, les rapports sociaux de race (Kebabza, 2006) en France faisant le plus souvent l’objet d’analyses hiérarchisées des dominations.

Avec ce colloque sur les rapports sociaux de race, pensés dans leur imbrication à la classe, au genre et aux sexualités, l’association EFiGiES propose un lieu d’échanges et de solidarité dans un contexte d’exacerbation des violences matérielles et symboliques, ainsi que de résistances et de luttes croissantes des sujets racisés. Ces deux journées fourniront un espace de dialogue aux chercheur.e.s (dans et hors le monde académique) et acteurs.trices de collectifs, réseaux ou associations diversifiés. S’inscrivant au croisement de la recherche et du militantisme, ce colloque pluridisciplinaire se veut accessible à tout.e.s les intéressé.e.s. Sont donc attendues des propositions issues de l’ensemble des sciences humaines et sociales mais également des contributions faisant la part belle aux savoirs construits par l’engagement.

La question de la position située d’EFiGiES, à dominante blanche a été l’une de nos motivations pour l’organisation de ce colloque ; les analyses ayant trait à la blanchité [McIntosh, 2004 ; Frankenberg, 1993] dans son imbrication avec le genre, les sexualités et la classe sont donc particulièrement attendues. Les jeunes chercheur.e.s qui ne lisent pas habituellement leurs travaux sous cet angle sont invité.e.s à élaborer des propositions en ce sens.

Les cinq axes de recherche suivants ne sont pas exhaustifs et des interventions proposant une critique explicite du cadre esquissé ici, à partir d’autres positionnalités ou approches théoriques, sont bienvenues. Si nous souhaitons explorer les processus de racisation (De Rudder, 2000) et de résistances dans le contexte français (métropole et territoires post-coloniaux), des approches comparatives peuvent être proposées.

I – La race : un produit scientifique et culturel

Dans cet axe, nous aimerions éclairer l’élaboration de la race en tant que catégorie et ses enjeux dans la structuration des rapports de domination, à travers des communications sur l’historicité du concept de race et des racismes, la hiérarchisation raciale des cultures ou la production de savoirs scientifiques et de politiques culturelles racistes. Alors que les figures du savant et de l’artiste telles qu’elles émergent au XIXe siècle dessinent en filigrane le portrait de l’homme blanc, nous espérons également des interventions qui interrogent l’ethnocentrisme et l’occidentalocentrisme des sciences et des savoirs académiques, qu’il s’agisse de l’évolution de disciplines comme l’anthropologie ou la médecine, des méthodes et des sources pour écrire l’histoire ou du point de vue situé des chercheur.e.s sur leur terrain. Nous voudrions de même interroger, notamment au prisme du genre, les modalités et les effets de la marginalisation institutionnelle des personnes racisé.e.s.

S’il s’agit de revenir sur la contribution et le soutien possibles des instances scientifiques et culturelles à l’idéologie raciste de leurs contemporain.e.s, il importe aussi de mettre en relief les résistances et les déconstructions de la race opérées par les savoirs et les arts, et l’agentivité de leur producteur.rice.s. Enfin, comme l’ont montré les confrontations autour du spectacle « Exhibit B » en 2014, il apparaît nécessaire de penser la place des blanc.he.s dans la production de savoirs et de pratiques artistiques se réclamant d’une visée antiraciste et/ou décoloniale (Gay, 2014).

II- Race, empire et appareil d’État

En contexte colonial puis néocolonial, les politiques étatiques hiérarchisent tant les citoyen.ne.s que les migrant.e.s, produisant leurs lots de privilégié.e.s (« expatriables »), d’exclu.e.s (« sans-papier.e.s », « citoyen.ne.s de seconde zone ») et de morts anonymes. Comment les rapports sociaux de race assignent-ils des corps à des territoires ? À quelles mesures matérielles la catégorie administrative de « gens du voyage » est-elle adossée ? Qu’est-ce qu’être blanc.he en territoire (néo)colonial ? Qu’est-ce qu’être racisé.e en métropole, en banlieue ou dans un village, etc. ? Du profilage racial aux politiques migratoires, comment les États contrôlent-ils leur territoire et modulent-ils la liberté de circulation ? Quelles frontières différentielles, matérielles et symboliques sont édifiées, franchies ou remodelées ?

Tandis que les territoires coloniaux faisaient l’objet de législations spécifiques aux indigènes, l’actuelle « police des frontières » est redoublée sur les territoires nationaux par un système juridique et policier différentiel, qui criminalise des figures spécifiques de délinquant.e.s (prostituées sans papières, « dealers » présumés) et normalise les crimes policiers. Quelles sont les modalités genrées à l’œuvre dans les représentations des sujets à contrôler, à « assister » (Mile, 2008) ou à « secourir » (Chouder, Latrèche, Tevanian, 2008) ? Comment faire face à la manière dont la non conformité aux normes de genre occidentales permet de légitimer un racisme culturaliste (contrôle des femmes voilées, suspicion de « radicalisation », etc.) ? Et enfin comment hommes, femmes, cis ou trans, contournent, transgressent ou affrontent ces politiques étatiques ?

Au sein de l’empire, le contrôle des corps passe par l’imposition de normes de genre et de sexualité occidentales : des dispositifs médico-légaux et disciplinaires héritées du XIXe siècle et encore mis en œuvre dans certains pays du Sud à l’imputation d’une homophobie propres aux racisé.e.s des « banlieues ». Il est ainsi possible de dresser une cartographie de l’impérialisme sexuel et des reconfigurations des économies érotiques et impériales depuis la colonisation : des excursions orientalistes du XIXe siècle au tourisme sexuel « exotique » en Thaïlande.

III – Le prisme de l’exploitation

Dans cet axe, nous aimerions voir aborder le monde du travail, en tant que site central des rapports de domination mais aussi foyer majeur des mobilisations collectives. La division mondialisée du travail reflète et reproduit les mécanismes de domination Nord-Sud. Bien souvent, les politiques de l’emploi assignent respectivement les femmes et les hommes migrant.e.s des Suds ou les Français.es racisé.e.s au travail de reproduction sociale (Falquet, Moujoud, 2010), et aux travaux physiques d’entretien et de construction (Galerand, Kergoat, 2013). Ces observations concernent tant les entreprises que les universités.

Les politiques migratoires européennes produisent et hiérarchisent différentes catégories de travailleu.se.r.s immigré.e.s, rejetant les plus précaires d’entre elles et eux dans les secteurs d’activité informelle en créant une vulnérabilité politique considérable. Ces processus induisent des fractures et des conflits d’intérêt majeurs entre femmes (Le Renard, 2013), notamment du fait d’une exploitation des unes par les autres.

Par ailleurs, la valeur accordée à un travail, qu’il soit activité rémunérée ou non, est fortement influencée par la « valeur raciale » de son producteur. Nous espérons des communications qui abordent aussi bien les discriminations raciales à l’emploi, les écarts de rémunération, la vulnérabilité plus ou moins importante au chômage, à l’emploi saisonnier, les stéréotypes de genre et de race attachés à certaines tâches ou métiers, la racialisation du care (Tuominen, 2003) mais aussi les mouvements des sans-papier.e.s, les actions de collectifs de personnes racisé.e.s, leurs liens avec les organisations traditionnelles de défense des travailleurs, etc.

IV- Race, représentativité et mobilisations collectives

Au cours des années 2000, la « diversité » fait son entrée dans la vie politique française. C’est ainsi que des élues de la diversité comme Fadela Amara, Rama Yade ou encore Rachida Dati deviennent des figures de proue de la droite en 2007. Mais l’attention portée aux effets socio-politiques de la « diversité » a révélé que, malgré cette mise en scène médiatique et politique, sa valeur réelle était assez limitée (Bereni, Jaunait, 2009 ; Avanza, 2009). Qui plus est, respecter la diversité du personnel élu demeure un engagement informel car, contrairement à la parité, aucune loi n’impose aux partis politiques des élu.e.s racisé.e.s.

Qu’en est-il aujourd’hui, une décennie après l’apparition de la « diversité » dans le vocabulaire institutionnel français ? Dans un contexte où les fractures sociales (irrésolues) se sont à nouveau montrées dans toute leur ampleur, et où le vote en faveur de l’extrême droite mais aussi l’abstention ne cessent de s’accroître, il s’agit dans cet axe de réinterroger la « diversité » en politique. Les propositions de communication peuvent concerner la représentation et/ou le vide politique, aussi bien du point de vue de l’électorat que de celui des partis politiques et des mobilisations collectives. Une considération de l’échiquier politique du point de vue de l’imbrication des rapports sociaux sera valorisée. Quelles hiérarchies des luttes, quelles stratégies de captation de l’adhésion électorale et sont-elles mises en œuvre ? Les communications peuvent également rendre compte de trajectoires individuelles d’acteurs.trices racisé.e.s au sein des partis politiques ou d’organisations alternatives.

V – Féminismes intersectionnels

Le concept d’intersectionnalité, construit par la juriste afroaméricaine Kimberlé Crenshaw à la fin des années 1980 affirme la nécessité de mettre au centre de la réflexion et de l’action, la condition de sujets politiques confrontés à une multiplicité de rapports de domination, en l’occurrence, de sexe, race et classe (Crenshaw, 2005). Si l’articulation de ces rapports sociaux est complexe, susceptible d’analyses locales contrastées, les féminismes intersectionnels s’opposent aux politiques impérialistes du féminisme et des luttes LGBT majoritaires, ainsi qu’à la blanchité des principaux mouvements anticapitalistes. Elles interpellent également les courants politiques antiracistes et décoloniaux sur l’androcentrisme et parfois l’hétérocentrisme de leurs projets politiques. Selon les conjonctures et les orientations politiques, la rupture franche ou la négociation (Nnaemeka, 2004) sont de mise.

Cet axe invite une lecture des zones d’ombres historiques et théoriques de l’intersectionnalité. L’invisibilisation des luttes historiques des femmes des Suds, ou leur récupération médiatique occidentale (notamment dénoncée par les combattantes kurdes de Kôbané) accréditent l’idée d’une exception occidentale du féminisme. En quels termes propres ces luttes sont-elles pensées et orchestrées, et quels enseignements apportent-elles aux féminismes du Nord ? Nous attendons par ailleurs des communications sur l’histoire des collectifs féministes intersectionnels en France, moins connue que celle des États-Unis, ainsi que leurs points de dissensions avec le féminisme blanc. En empruntant cette double échelle globale et nationale, il s’agit aussi d’explorer la vigueur actuelle des féminismes transnationaux et des mobilisations féministes en France (féminismes islamiques, afroféminismes, queers of color, etc.). Des propositions qui rendent compte des enjeux spécifiques de la lutte des queers et trans’ racisé.e.s et de leurs perspectives d’émancipation seront les bienvenues durant ce colloque.

Modalités de soumission

Les propositions de communication rédigées en français d’une page maximum (bibliographie non comprise), doivent être adressées au plus tard le 15 juillet 2015 en format doc. ou pdf à [email protected]. Merci de mentionner, dans le document joint, vos nom, prénom, statut, votre éventuel rattachement (université, association, collectif) et de rappeler votre adresse électronique.

Le colloque se déroulera les 22 et 23 octobre 2015 à la MSH Paris Nord. Les réponses d’acceptation ou de refus seront envoyées par mail le 1er septembre 2015.

Pour toute information complémentaire, merci de nous contacter à l’adresse : [email protected].

Comité d’organisation :

  • Lola Gonzalez-Quijano, docteure en histoire, chercheuse associée au LaDéHIS (EHESS)
  • Isabelle Matamoros, doctorante en lettres et histoire au LIRE (Lyon 2) et au CERLIS (Paris 5 Descartes).
  • Mira Younes, doctorante en psychologie sociale, UTRPP, Paris 13.
  • Marie-Sherley Valzema, doctorante en sciences de l’information et de la communication, CIM, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3

Journée organisée avec le soutien financier du Gis Institut du Genre et du Ministère de l’Enseignement supérieur.

Bibliographie

Avanza Martina, « Qui représentent les élus de la « diversité » ? Croyances partisanes et points de vue de  » divers » », Revue française de science politique, 2010, vol. 60, n°4, p. 745-767.

Bereni Laure, Jaunait Alexandre,« « Usages de la diversité » », Raisons politiques, 2009, n°35, p. 5-9.

Chouder Ismahane, Latrèche Malika, Tevanian Pierre (eds.), Les filles voilées parlent, textes et entretiens recueillis, Paris, La Fabrique, 2008.

Combahee river collective, « Déclaration du Combahee River Collective », Les cahiers du CEDREF, n°14, 2006, p. 53-67.

Crenshaw Kimberlé « Cartographie des marges : Intersectionnalité, politiques de l’identité et violences contre les femmes de couleur », Cahiers du genre, n°39, 2005, p. 51-82.

De Rudder Véronique, « Racisation ». Vocabulaire historique et critique des relations interethniques, 2000, n° 6-7, p. 111-113.

Falquet Jules, Moujoud Nassima, « Cent ans de sollicitude en France », Revue Agone, nº43, 2010, en ligne, http://revueagone.revues.org/925.

Gay Amandine, « « Exhibit B » : Oui, un spectacle qui se veut antiraciste peut être raciste », Slate, 29 novembre 2014, www.slate.fr/story/95219/exhibit-b-raciste.

Galerand Elsa, Kergoat Danièle, « Le travail comme enjeu des rapports sociaux de (sexe) », in Margaret Maruani (dir.), Travail et genre dans le monde, Paris, La Découverte, 2013, p. 44-51.

Guillaumin Colette. Sexe, Race et Pratique du Pouvoir. L’idée de Nature. Paris : éd. côté Femmes, 1992.

Kebabza Horia, « « L’universel lave-t-il plus blanc ?  » : « Race », racisme et système de privilèges », Les Cahiers du CEDREF, n°14, 2006 en ligne. http://cedref.revues.org/428

Le Renard Amélie, « Articuler genre, classe et race. Approches empiriques », in Margaret Maruani (dir.), Travail et genre dans le monde, Paris, La Découverte, 2013 p. 98-106.

Mile Saimir, « La répression et l’assistance », Le Tigre, n°28, 2008, p. 60-63.

Naemeka, Obioma, « Nego-Feminism: Theorizing, Practicing and Pruning Africa’s Way », Signs, n°29, 2004, p. 357-385.

Tuominen Mary C., We Are Not Babysitters: Family Child Care Providers Redefine Work and Care, Rutgers, Rutgers University Press, 2003.

Face à l’impunité israélienne : pour un féminisme décolonial

Il n’est pas dans les habitudes de l’association d’EFiGiES de communiquer et de prendre position sur des sujets autres que l’institutionnalisation des études genre en France. De même la liste de diffusion de l’association, qui ne fait pas l’objet de modération a priori, se veut un espace d’information ouvert à toutes les tendances féministes avec les débats et les polémiques que cela implique parfois.

Pour autant, la situation actuelle en Palestine et le silence de la plupart des mouvements féministes sur le conflit israélo-palestinien nous oblige à réagir à travers l’appel « Face à l’impunité d’Israël : pour un féminisme décolonial ». Ce positionnement pour un féminisme décolonial dépasse en réalité le conflit israélo-palestinien : fruit de nos discussions et de nos réflexions de ces derniers mois au sein du bureau d’EFiGiES, il reflète nos inquiétudes vis-à-vis de la montée du racisme (sous toutes ses formes) en France, qui ne nous semble pas épargner les milieux féministes. 

Dans cette perspective, et à l’occasion du premier congrès des études genres en France qui se tiendra à  Lyon du 3 au 5 septembre, nous invitons les étudiant.e.s, jeunes chercheur.e.s et militant.e.s féministes présent.e.s à venir débattre, discuter et réfléchir avec nous : de la place et du rôle que peuvent jouer les études genre et le féminisme « universitaire », de la diffusion des recherches féministes post-coloniales et de la prise en compte de l’intersectionnalité dans nos travaux de recherche, du racisme et des rapports sociaux de domination dans le monde de la recherche et dans les milieux féministes.

FACE À L’IMPUNITÉ ISRAÉLIENNE : POUR UN FÉMINISME DÉCOLONIAL

Par le présent appel, l’association EFIGIES (association de jeunes chercheur-e-s en Études Féministes, Genre et Sexualités) fait acte de sa solidarité avec les Gazaoui-e-s  assiégé-e-s, assassiné-e-s, et plus généralement avec les Palestiniennes et les Palestiniens dont l’assujettissement colonial perdure.

À l’heure actuelle, l’islamophobie, le racisme, les représentations coloniales persistantes dévaluent les vies palestiniennes, criminalisent et déshumanisent les manifestant-e-s  pro-palestiniennes. Étant donné notre engagement dans le champ académique en France, nous ne pouvons rester indifférent-e-s à l’implication de certains discours universitaires et féministes dans la production de l’islamophobie et du racisme, ou du moins leur désengagement au regard des réflexions postcoloniales.

Ces représentations coloniales, qui imprègnent le soutien inconditionnel de la France à la politique de l’État israélien, doivent urgemment être déconstruites dans le cadre d’une épistémologie rigoureuse et non ethnocentrique, incluant les outils des études postcoloniales, notamment dans leur intrication aux formations genrées et aux catégories sexuelles.

Le Pinkwashing et l’homonationalisme d’Israël commencent à être internationalement déconstruits et dénoncés. Mais en France, les féminismes hégémoniques, de par certains de leurs positionnements notamment face au port du voile et à la religion musulmane, entretiennent l’islamophobie et participent à la minimisation des crimes commis envers les Palestinien-ne-s.

Alors que l’Université de Tel Aviv accorde aux étudiants qui servent dans l’attaque contre Gaza la gratuité des inscriptions pour un an, et qu’un avis diffusé à l’Université Hébraïque de Jérusalem annonce une collecte de produits pour les soldats au front, nous invitons les étudiant.e.s et chercheur.e.s en genre, féminisme et sexualité à participer personnellement au boycott académique d’Israël et à signer la pétition contre l’interdiction du soutien à la Palestine de l’association des Universitaires pour le Respect du Droit International en Palestine (AURDIP) :

http://www.aurdip.fr/Petition-contre-l-interdiction-du.html

Le site de l’AURDIP ayant été hacké, vous pouvez signer la pétition en suivant le lien suivant :

https://docs.google.com/forms/d/1Ia4AqhuB-pZYt_mN-i5JWFBrz9dgzFz3UE5UnVlMz14/viewform

Le colonialisme ne crée pas seulement de tels produits « symboliques », qui en retour l’étayent. Ses enjeux sont géopolitiques et économiques, et parce que nous ne distinguons pas notre engagement dans la recherche et nos positionnements pratiques, nous relayons également et vous invitons à diffuser l’appel de la campagne Boycott, Désinvestissement, Sanctions, réponse citoyenne et non-violente à l’impunité d’Israël :

http://www.bdsfrance.org/

Pour signer l’appel pour un féminisme décolonial : https://docs.google.com/spreadsheet/viewform?fromEmail=true&formkey=dE43S01RdmtKWXpIdXc5UXlzTkJMT3c6MA

En solidarité,

Le bureau d’EFIGIES

 

Premier.e.s signataires : Mira Younes, Guillaume Roucoux, Lola Gonzalez, Adeline Adam, Gael Potin, Karim Hammou, Grino, Alice Gaud, Lorenzi, Corinne Luxembourg, Jennifer Firmin, Laura Cottard, Johanna Renard, Clémentine Gaide, Elise Vinet, Virginie Dutoya, Sarah Mantah, Lydie Porée, Lucie Direnberger, Lucile Quéré, Lucie Gil, Hanna Secher, Laure Bourdier, Vincenza Perili, Jean-Christophe Petit, Marie Espinola, Geneviève Roy, Elsa Tyszler, Anyssa Karafi, Annabelle Colas, Delori, Natacha Boffy, Malika Amaouche, Lara Cox, Marwa Belghazi, Saya, Florys Castan-Vicente, Marina Pointeau, Stéphanie Khoury, Lucie, Blanchon, Rollinde Marguerite, Kanouni, Gourdeau, Violaine Mula, ARDLFM.